Définition de ANUITER (S')

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : a-nui-té

DÉFINITIONS

1
Être surpris en chemin, par la nuit.

HISTORIQUE

1
XIIIe s.
Ensi s'empartirent, quant il fu anuitié, le petit pas
de Geoffroi de VILLEHARDOUIN dans CXLV
Quant ore voit la dame qu'ens au bois lui anuite
dans Berte, XXXVII
Povre hostel ot la dame, quant vint à l'anuitier
dans ib. XXXVIII
Et la pierre si clere estoit, Que, maintenant qu'il anuitoit, L'en s'en veïst bien au besoing Conduire d'une liue loin
dans la Rose, 1107
Or disons ainsi, que à l'anuitier revenimes de la perilleuse bataille desus dite
de Jean, PRINCE DE JOINVILLE dans 230
2
XIVe s.
Et tant ala Bertran et avant et arrier, Que le bon duc d'Anjou trouva ung anuitier, Qui Bertran honnoura et le volt festier
dans Guesclin. 17334
3
XVe s.
Environ l'anuiter, ce jeudi au soir vinrent les nouvelles à Bruges de la deconfiture de la bataille
de Jean FROISSART dans II, II, 199
4
XVIe s.
Te faudroit voir tous ces vieux romans et poetes françois où tu trouveras un anuicter, pour faire nuict.... et mil' autres bons mots, que nous avons perdus par nostre negligence
de Joachim DU BELLAY dans I, 29, recto.
D'une entre-suivante fuyte Il ajourne, et puis enuyte
de Joachim DU BELLAY dans III, 78, verso.
.... et quand il anuytoit, Le fier Énée en songe l'agitoit
de Joachim DU BELLAY dans IV, 19, verso.

ÉTYMOLOGIE

1
Anc. franç. anuit, de à et nuit. Anuit, qui signifiait cette nuit, était un excellent mot encore conservé dans quelques provinces.